Patronage, patronage, patronage

Je suis un peu en mode mono-maniaque depuis quelques semaines, tournée presque exclusivement vers le patronage. Depuis ma découverte du logiciel Valentina, l’impulsion est très forte, alors je me laisse entraîner 🙂

Histoire de garder une trace de cette longue phase d’apprentissage – car il y en a des choses à apprendre ! – je vais essayer de collecter ici quelques éléments de ce processus. Je ferai un point sur les ouvrages de patronage qui sont dans ma bibliothèque ; je voudrais aussi rendre compte des exercices que je fais, avec les réussites et les échecs.

Les patrons de base

Tout cela commence par la réalisation de quelques bases : le corsage, la jupe, la manche. A partir de ces trois éléments, on doit pouvoir faire presque tout. J’ai réalisé plusieurs bases de corsage et de jupe (une seule manche pour l’instant), selon les méthodes que j’avais sous la main. Première difficulté : la prise de mesures – les points de repères ne sont pas toujours évidents et il est bien sûr difficile de prendre ses mesures seule, même si ma fille commence à être assez grande pour m’aider.

Aucune méthode n’est parfaite et chacune m’a obligée à faire un choix non renseigné, c’est toujours le problème quand on a un corps avec des proportions qui ne correspondent pas aux standards. Je diverge du standard sur deux points principaux :

  • j’ai une longueur d’épaule courte par rapport à ma carrure, mon entournure (équivalent de l’emmanchure mais sur le corsage) est donc assez différente de ce que l’on voit dans les manuels
  • j’ai des hanches larges et basses (culotte de cheval) par rapport à ma taille ; je dois donc jongler avec les pinces et leurs valeurs n’ayant pas d’équivalent dans les tableaux proposés

Je ne vais pas passer en revue et dans le détail tous les corsages de base réalisés, je vous les liste ici rapidement :

Parmi les deux que j’ai cousu, celui qui m’a donné le meilleur résultat est celui de La Couture familiale, un livre des années 1970 à en juger par les illustrations, édité par l’Institut national de coupe et de couture (désolée, c’est une copie fournie par une amie et je n’ai pas d’ISBN à proposer).

mon buste de base dans Valentina – méthode La Couture familiale

Première transformation

Quelle émotion ! Si vous ne savez pas, la transformation consiste à transformer un patron de base (très ajusté, et sans aucune fioriture) en un patron « mettable » avec des éléments stylistiques. J’avais depuis longtemps envie de tester la liquette de base DP studio, je me suis donc attelée à sa réalisation à partir du livre (tome 1).

La méthode de transformation est très bien expliquée, j’aime bien le fait qu’il y ait des remarques générales du type « D’une façon théorique, pour une parementure à-même, on considère la valeur de la croisure égale à deux fois le diamètre du bouton » (tome 1, p. 253). C’est plein d’informations qui pourront être utilisées dans d’autres transformations. De la même manière, même si l’auteur base tous ses exemples sur une taille 38, il y a des explications pour adapter les transformations à ses mesures.

patron de la liquette de base DP studio

J’ai réalisé une toile de cette liquette dans un lin un peu épais, ce qui me donne un rendu plutôt vaste mais déjà très près de ce que je souhaitais. Je dois modifier l’emplacement de la couture d’empiècement devant qui est trop en arrière et donne l’impression que j’ai raté sa position. Hormis cela, c’est vraiment réussi en suivant pas à pas les explications.

et la toile de la dite liquette

Mes objectifs en patronage

J’ai très envie de me lancer dans des projets de réalisation à partir d’inspirations (le défi n° 4 du groupe FB Patronner et coudre ses vêtements en est une bonne illustration) mais je me rends compte que je n’ai évidemment pas encore assez d’expérience pour le faire. Je tourne donc en rond et je n’arrive pas à m’y mettre, signe chez moi qu’il y a un truc qui bloque.

Après quelques jours de réflexion, je me suis rendue à l’évidence : je vais devoir passer par des étapes d’apprentissage avec des transformations qui ne m’auraient pas forcément attirée (et que je n’aurais pas nécessairement envie de porter) mais qui m’apporteront des connaissances de base que je pourrai appliquer à d’autres patrons. Le tout sera aussi de prendre des notes des étapes réalisées et des choix qui sont faits pour pouvoir par la suite « déconstruire » le processus ou revenir en arrière tout en sachant exactement où j’en suis.

Pour cela, je vais donc suivre deux cours en parallèle : le cours de modélisme de Dominique Pellen et Christine Charles sur Artesane qui est un complément de la méthode DP studio et les exemples donnés par Maria sur son site Dresspatternmaking.

Pour les cours de Dominique Pellen et Christine Charles, je ne sais pas encore par quoi je vais commencer ; le plus logique et le plus simple serait de commencer par les transformations de la jupe, mais cela ne m’attire pas trop pour l’instant.

Sur le site dresspatternmaking, je vais commencer par le haut 1A, pas super intéressant mais je pense que c’est un bon exercice de départ. Je passerai ensuite à la robe 1A, beaucoup plus attirante 😉 Mais avant tout cela, je dois me pencher sur le contouring – pas en maquillage mais en modélisme – pour réaliser des vêtements sans manches, à encolure plus basse ou de taille Empire. Si vous voulez en savoir plus, Virginie de l’Atelier dans l’Arbre a récemment rédigé un très bon article sur le sujet.

Ma nouvelle assistante

Enfin pour m’aider dans tout cela, j’ai fait l’acquisition sur le Bon Coin d’un mannequin de couture très standard, probablement en taille 38 que j’ai rembourré pour qu’il corresponde plus à mes mensurations. Ce n’est pas encore parfait, mais déjà très prometteur (je dois lui rajouter un peu de fesses) et ça m’aidera à avoir une idée du rendu du vêtement. Avec son rembourrage, elle est nettement plus moelleuse, comme moi 😉 et c’est plus facile d’épingler des choses dessus.

Je n’ai pas pour l’instant l’intention de faire du moulage, c’est-à-dire créer le vêtement directement sur le mannequin, mais il ne faut jamais dire « jamais ».

Et la lingerie dans tout ça ?

Hein, elle est où la lingerie dans tout ça ? Eh bien elle continue doucement, je ne suis pas tellement en phase production en ce moment, à part des soutien-gorge pour des connaissances à moi. Mais, je suis en train de travailler sur mes patrons de base, celui du soutien-gorge est déjà validé, j’en ai parlé ici. Je ne suis pas encore satisfaite des bas, et je continue à travailler dessus, je voudrais peaufiner le tout et prévoir des transformations qui changent un peu du classique « culotte – string ».

J’aimerais aussi me patroner un soutien-gorge sans armatures et pour cela, j’utilise la méthode Esmod qui nécessite le passage par la réalisation d’un buste de base complet ! J’aimerais étoffer ma liste de manuels de patronage lingerie et j’ai deux livres dans mon viseur : celui de Jacqueline Chiapetta « La coupe à plat numéro 2. Lingerie féminine et maillot de bain » et celui de Kristina Shin « Patternmaking for Underwear Design ». Avant de les acheter, j’aurais aimé pouvoir les feuilleter ou avoir des avis dignes de confiance, mais c’est raté pour l’instant.

Voilà pour mon bilan à fin mai, pas de podcast vidéo prévu prochainement, mon objectif d’appareil photo est en réparation – il est parti au Portugal le veinard… Je vous laisse, je m’en vais faire du contouring !

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